monstrateur de
phytomanagement des sols pollués par les ETM basé sur l’économie circulaire :
Optimisation de la filière huiles essentielles

Présentation des résultats DEPHYTOP – 6éme Journées Francophones Mycorhizes -DIJON – 7 au 9 juin 2022

Présenté par Julien Langrand.

 

Intérêt de l’inoculation mycorhizienne dans la culture de l’angélique pour le phytomanagement d’un sol pollué par les éléments traces

Résumé :

Les principaux enjeux du phytomanagement des sols pollués portent actuellement sur l’optimisation des itinéraires techniques et le développent de filières de valorisation de la biomasse, permettant de rendre à ces sites une rentabilité écologique et économique. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet DEPHYTOP (APR Graine 2019, ADEME) qui ambitionne de tester in situ la pertinence de la culture d’une plante aromatique, l’angélique (Angelica archangelica), sur un sol historiquement pollué par les éléments traces (ET), afin de produire une huile essentielle (HE) à activités « biopesticides ». Ainsi, notre étude avait pour objectif d’évaluer l’apport de l’inoculation mycorhizienne dans la production de biomasse et d’HE, et la refonctionnalisation du sol pollué via différents indicateurs (biomasse microbienne, structure des communautés microbiennes du sol diversité fonctionnelle microbienne).

D’après nos résultats, l’angélique est capable de se développer sur un sol fortement pollué par les ET (7 ppm de Cd, 394 ppm de Pb et 443 ppm de Zn). La masse sèche de l’angélique ne diffère pas significativement entre la parcelle non inoculée et inoculée avec Rhizophagus irregularis (215,7±17 g contre 261,4±41 g), et aucune différence en termes de rendements (1,9 à 1,6 kg/ha) ou de composition en HE n’a été observée entre les conditions testées. Les taux de mycorhization identiques entre la parcelle non inoculée (26±11%) et inoculée (27±13%) indiquent une mycorhization naturelle de l’angélique dans les sols pollués. La biomasse microbienne du sol, ainsi que sa capacité métabolique bactérienne globale et sa richesse fonctionnelle sont identiques entre les deux conditions testées. Enfin, les phyla des Actinobacteria et des Proteobacteria (90%) ainsi que celui des Ascomycota (95%) sont majoritaires et les abondances des Gemmatimonadota et des Acidobacteria diminuent dans la parcelle inoculée. L’intérêt de l’inoculation mycorhizienne in situ dans la phytostabilisation des ET reste à étudier.